Administration par inhalation
L'inhalation sous forme d'un aérosol (p. 12), d'un gaz ou d'une vapeur, permet d'appliquer une molécule active sur les épithéliums bronchiques et une faible part de la paroi des alvéoles pulmonaires. Ce mode d'application est choisi lorsque l'on désire agir sur la musculature bronchique ou modifier la consistance du mucus bronchique ou encore lorsque l'on cherche à obtenir par l'intermédiaire d'une entrée au niveau alvéolaire un effet systémiqueLes aérosols sont obtenus par pulvérisation d'une solution ou d'une poudre très fine. Dans les pulvérisateurs
classiques propulsés par un gaz vecteur, la formation de l'aérosol sera déclenchée en appuyant sur un piston
(clapet doseur). Pour une pulvérisation de ce genre, les doses maximales autorisées seront indiquées en coups de piston / unité de temps. Au moment de l'utilisation, l'embout du pulvérisateur sera entouré par les lèvres du patient et l'aérosol sera déclenché lors de l'inspiration. L'efficacité de cette forme d'administration dépend de la taille des particules émises et de la coordination entre la pulvérisation et l'inspiration. La taille des gouttes conditionne la vitesse avec laquelle elles sont entraînées dans l'air inspire et par là même la
profondeur atteinte dans l'arbre respiratoire. Les particules d'un diamètre supérieur à 100 |Jim seront déjà arrêtées au niveau de la bouche et du pharynx. Si la pulvérisation est d'abord effectuée dans une chambre avant d'être inhalée, on réduit de façon importante la prise de ces grosses particules. Les gouttelettes ou les poudres d'un diamètre inférieur à 2 |im atteignent les alvéoles mais seront à nouveau expirées si elles ne sédimentent pas. Une partie de la substance déposéeau niveau des bronches sur la couche de mucus recouvrant l'épithélium sera absorbée mais le reste sera transporté en même temps que le mucus bronchique vers la gorge. Le mucus bronchique se déplace en direction du cou sous l'effet des battements coordonnés
des cellules ciliées de l'épithélium bronchique. La fonction physiologique de ce courant mucociliaire est l'élimination des poussières et particules inspirées avec l'air. Une partie seulement de la substance pulvérisée
parvient en général jusqu'à l'arbre bronchique. Et de cette fraction seule une faible part pénètre dans la muqueuse,le reste étant ramené vers la gorge par le transport mucociliaire et avalé. Dans des conditions défavorables, 90 % de la dose inhalée aboutissent dans le tube digestif. L'avantage des inhalations, c'est à-dire le caractère local de l'application, sera particulièrement utilisé pour des molécules mal absorbées
au niveau de l'intestin (cromoglycate, isoprénaline, ipratropium) ou subissant une élimination présystémique
(dipropionate de béclométhasone, budesonide, flunisolide, p. 42). Lorsque la fraction avalée de la
molécule est absorbée au niveau de l'intestin sans être transformée, l'inhalation permet d'atteindre au niveau des bronches une concentration supérieure à celle des autres organes. L'efficacité du transport mucociliaire
dépend du mouvement des cils vibratiles et de la viscosité du mucus. Ces paramètres peuvent être modifiés de façon pathologique (bronchite, toux du rumeur).
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